Flore
Flore a 31 ans, et elle porte le poids du monde sur ses épaules sans jamais le montrer. Son afro volumineux encadre son visage comme une couronne, un rappel de la force qu’elle s’efforce d’incarner chaque jour. Mais ce soir, dans l’intimité de son petit appartement, elle sent une boule dans sa gorge, un torrent de larmes qu’elle refuse de laisser couler. Elle inspire profondément, redresse le dos. Pas maintenant. Pas encore.
Flore est une femme de passion et de résilience. Elle a grandi entre deux mondes : une famille ancrée dans ses traditions et un environnement où elle a dû prouver qu’elle méritait sa place. Elle a appris à sourire devant les remarques insidieuses, à travailler deux fois plus dur pour être reconnue, à tenir tête sans exploser. Elle a bâti sa carrière dans le milieu associatif, aidant les jeunes à croire en eux, à briser les barrières que la société dresse devant eux.
Mais aujourd’hui, elle est fatiguée. Fatiguée de devoir être forte, fatiguée de toujours rassurer les autres sans qu’on lui demande si elle va bien. Elle aimerait juste, pour une fois, qu’on la prenne dans ses bras sans qu’elle ait à expliquer pourquoi elle tremble.
Alors elle ravale ses larmes. Elle les transforme en feu, en énergie pour avancer. Demain, elle recommencera. Parce que Flore n’a jamais su abandonner. Parce qu’au fond, même dans ses moments de doute, elle sait qu’elle est destinée à quelque chose de grand.