Gwen

Gwen a 34 ans, et elle court après quelque chose sans jamais savoir exactement quoi. C’est une femme accomplie, du moins aux yeux des autres : une carrière solide qu’elle a bâtie à force de travail et de nuits écourtées, un cercle social bien rempli, une indépendance enviable. Elle est de celles qui foncent, qui ne lâchent rien, qui cochent une réussite avant de viser la suivante.

Mais au fond d’elle, un vide persiste, diffus mais tenace. Une sensation d’inachevé, comme si malgré tout ce qu’elle avait construit, il manquait une pièce à son puzzle. Gwen rêve souvent, en silence. De voyages qu’elle repousse faute de temps, de romans qu’elle écrit en secret sans jamais les terminer, de cet autre chemin qu’elle aurait peut-être pu prendre si elle avait osé ralentir.

Elle jongle entre ambition et nostalgie, entre satisfaction et insatisfaction. Elle aime sa vie, elle la chérit, mais parfois, elle se surprend à envier ceux qui semblent se contenter de peu, ceux qui ne se débattent pas avec cette soif insatiable d’autre chose.

Alors elle continue d’avancer, de créer, de viser plus haut. Parce qu’au fond, c’est peut-être ça, son véritable moteur : ne jamais se reposer, ne jamais se dire que c’est assez. Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, en pleine ascension, elle réalisera qu’elle est déjà arrivée là où elle devait être.